A l’heure actuelle, le Noelanders Trophy est l’événement bonsaï à ne pas manquer en Europe. La prochaine édition a lieu dans une quinzaine de jours et je suis en pleine préparation.
En effet, mon érable japonais a été sélectionné pour cette exposition. J’ai donc fait des essais de présentation pour déterminer quelle plante d’accent choisir pour accompagner cet érable.
Préparer son bonsaï à être exposé
Le principe de base à propos des plantes d’accompagnement est d’indiquer la saison, c’est-à-dire le moment où l’arbre est exposé. Il est aisé de comprendre qu’avec un arbre persistant, la saisonnalité à d’autant plus d’importance qu’elle ne peut passer que par la plantes d’accent. L’arbre en lui-même reste tout au long de l’année identique à lui même. Quoi de plus intemporel qu’un pin noir !
Pour l’affaire qui nous intéresse, les délicates branches nues de cet érable nous indiquent clairement que nous sommes en hiver. Alors à quoi sert la plante d’accent dans ce cas là ? A mon avis, l’accent est alors mis sur l’histoire que l’on veut raconter avec la présentation en question.
Quelle émotion voudrais-je que le spectateur ressente devant cette composition ?
Une composition se compose dans le cas présent d’un arbre (un bonsaï) et d’un accompagnement : petit arbre, plante, petite sculpture, suiseki, etc. Le choix dépend non seulement de l’occasion pour laquelle est préparée cette composition mais également du sentiment que l’on veut faire passer. Je m’oriente vers l’utilisation d’une plante.
La plante d’accompagnement (ou shitakusa) peut évoquer une multitude de sentiment : la saison comme déjà citée, le lieu où se trouve l’arbre, la force de la nature, la vieillesse, les autres habitants du lieu, les affres de la vie, etc.
Ici j’ai choisi de m’intéresser au lieu de vie de cet arbre. Sa forme évoque un arbre de plaine qui a poussé tranquillement.
Comment évoquer aussi la campagne tranquille avec la plante d’accent ?
J’ai choisi une composition avec des herbes fines qui évoque les pâturages. Il s’agit d’un Acorus gramineus var. ‘Gold’ miniature qui évoque l’herbe des prairies mais aussi apporte une fraicheur agréable.
Ce shitakusa avait été conçu pour une utilisation à l’automne. C’est pourquoi, j’y ai associé une plante dont le feuillage prend de légères couleurs orangées (Aruncus aethusifolius) ainsi qu’en troisième plante au feuillage chocolat et pérenne (Leptinella ‘Platts Black’). Cette composition évolue tout au long de l’année et peux ainsi mettre l’accent sur des saisons différentes : une floraison pour l’été ou des colorations pour l’automne.
D’autres essais, avec une fougère et une aubriette qui conserve son feuillage durant l’hiver dans un pot évoquant une petite cavité entre deux pierres recouvertes de lichens et de mousses. Ce kusamono cache en ces mois d’hiver un autre compagnon que je vous révèlerai ultérieurement. Et comme c’est souvent le cas pour les shitakusa que j’ai composé ces dernières années.
Une troisième kusamono qui comporte un suiseki en forme de bassin qui peut contenir un peu d’eau, un saule multi-troncs et de belles mousses ainsi qu’un cerf et sa biche.
Nous sommes sur une scène de vie où l’animal à l’aube d’un nouveau jour se dirige furtivement vers un point d’eau pour s’abreuver. L’un surveille pendant que l’autre s’approche timidement de la rive. Quel calme ! Et quelle tension !
Le Noelanders Trophy se tient en Belgique les 21 et 22 janvier
Vous pourrez voir le résultat de ma réflexion sur cette composition lors de cette fabuleuse exposition du Noelanders Trophy en Belgique à Heusden-Zolder les 21 et 22 janvier prochain.
A bientôt.
Ping : Evolution d'un kusamono pour le Noelanders Trophy 2012