Comme nous le savons, les plantes d’accent (ou kusamono) peuvent évoquer une saison et ainsi aider le spectateur à appréhender la scène qui lui est offert de voir et ainsi percevoir les sentiments que la personne qui a créer cette composition a voulu faire passer.
Je ne reviendrais ni sur l’utilisation générale des kusamono ni sur la différence entre ceux-ci et les shitakusa.
Intéressons nous plutôt à l’évocation de la saison actuelle puisque nous sommes tout juste au début du printemps et qu’il n’y a pas de meilleur moment pour en parler.
Un sentiment printanier
Comment évoquer le printemps à travers une si petite plante, un objet, un suseki ou la présentation dans son ensemble ?
J’ai posé cette question à beaucoup de personnes dans mon entourage et la réponse est souvent la même : l’hirondelle est annonciatrice du printemps. J’adhère totalement à cette idée. Et étant en pleine réflexion sur les présenations de bonsaï au printemps, la question qui me vient immédiatement à l’esprit est comment mettre en scène cet oiseau mythique ?
L’hirondelle fait le printemps
J’en suis arrivé à vouloir mettre en vol trois ou cinq petites hirondelles au dessus un petit pot large et plat de mousse et de fines graminées. Il s’agit là d’un accompagnement au sens large d’un bonsaï pour une exposition mais en s’appropriant les régles japonaises et en l’adaptant à notre culture, notre environnement et notre biotope.
Ce projet, assez long à mettre en place, est encore en cours.
Quelles autres pistes s’offrent à nous ?
Le printemps, c’est aussi le réveil de la nature. Les premières fleurs : perce-neige, crocus, primevère, ipheon, forsythia. Les premières pousses et les premieres feuilles qui s’étirent au soleil dans la brume du matin.
Dans le cas d’une exposition au mois de mars (comme c’est le cas pour le Congrès National de Bonsaï en France), une composition avec des fleurs de printemps et des feuillages clairs aux couleurs fraïches évoque immanquablement la nature qui s’éveille telle qu’on peut la voir autour de nous actuellement.
Plus qu’à travers les fleurs, le printemps est figuré par l’éclosion des bourgeons, la terre des champs labouré qui change de couleur et passe du marron au vert.
Le jaune et le vert sont les couleurs du printemps.
Passons à la pratique
Le débutant en kusamono pourra commencer par sélectionner une variété naine d’hosta, le planter dans un petit (mais joli) pot, recouvrir le tout de mousse bien fraîche et bien arroser le tout.
Quelques jours après, il pourra admirer les jeunes bourgeons de l’hosta percer la couche de mousse. Ces bourgeons qui gonflent, s’étirent et commencent à pointer le bout de leur nez sont un beau présage du réveil printanier.
Dans la même lignée, nous pouvons évoquer les jeunes semis pratiqué à l’automne précédent dont les feuilles commencent à s’ouvrir, les vivaces caduques (astible, ancolie, graminées, rhodohypoxis, etc.) qui sortent leurs premières feuilles de terre.
Comme pour le jardin, les kusamono du printemps, simples, rapides mais efficaces se préparent à l’automne : petit pot de bulbes de crocus ou de muscari, coupe plate de semis d’érable recouverte de mousse fine, etc.
Se mettre à la culture des kusamono en commençant par des compositions simples et rapides apporte aux débutants le plaisir qui permet de continuer et de se risquer à des associations de plusieurs plantes dans une même coupe.
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