Je vous parle d’un temps…
Aujourd’hui, avec tous les livres, les magazines, les sites, les forums et les pros du bonsaï que l’on peut trouver en Europe et de part le monde, il est bien plus facile de se lancer dans cet art du bonsai que cela ne l’était il y a encore 15 ou 20 ans.
Je ne vous parle même pas du début des années 1990 où arriver à rencontrer quelqu’un qui pratiquait le bonsai relevait de l’exploit.
Une période pendant laquelle seuls quelques livres largement incomplets et aujourd’hui plus qu’obsolètes pouvaient donner quelques bribes d’explication à ceux qui souhaitaient se lancer dans l’aventure.
Ecoles de bonsai ou ateliers avec des pros japonais ou européens
Aujourd’hui, il existe aussi de nombreuses formations telles les écoles chez les pros ou auprès des instances fédérales (la FFB notamment propose une Ecole Française du Bonsai qui s’appuie sur le réseau des clubs locaux). Commencer son apprentissage avec les meilleurs professeurs quoi de plus appréciable.
Je ne peux que vous encourager, même si vous êtes débutant, à vous tourner vers des pros du bonsai (encore plus si l’enseignant est japonais) qui sont à même de proposer cours et ateliers.
La meilleure méthode est peut-être de commencer à travailler le bonsai dans un atelier avec un japonais : vous venez avec vos outils et votre matériel. L’arbre est souvent fourni, le professionnel (ou le maître japonais devrais-je dire) vous aide à mettre en forme l’arbre et vous repartez avec ce bonsaï débutant pour continuer son entretien, sa culture et sa formation. Ça y est vous avez mis un pied dans l’engrenage du bonsai 😉
Se concentrer sur une espèce et travailler en série
Pour aller plus loin, je vous conseillerai de choisir une espèce et d’essayer d’en connaitre un maximum sur sa culture et ses besoins. Multipliez la en testant différentes méthodes. Testez aussi toutes les méthodes de mises en forme, de taille, etc.
Vous pouvez dans le même ordre d’idée former et créer vos premiers bonsais de cette même espèce et travailler sur une série de plusieurs individus. Travailler sur une série d’arbres similaires (même espèce, même taille, même âge) permet d’apprendre énormément sur l’espèce en question car vous allez être confronté à de multiples cas, trouver des solutions sur un sujet que vous pourrez appliquer sur un autre bonsai (avec sans doute des variantes) et ainsi de suite.
Peu importe si après plusieurs années de travaux sur ces arbres, le résultat de certains sujets n’est pas des plus glorieux. Vous leur serez toujours redevables de vous avoir fournit les bases et vos premières armes pour vous attaquer à plus gros (comme je disais dans un précédent billet, ce n’est pas la grosseur du tronc qui fait la beauté de l’arbre. Quand je dis gros, je parle d’arbre plus avancé avec plus de potentiel).
Pour travailler sur une série à moindre coût, vous pouvez bien-sûr procéder à des semis, acheter de très jeunes plants ou bien aussi passer par des marcottages d’un arbre de votre jardin.
Le marcottage bien fait et bien préparé vous apportera de nombreux pré-bonsai avec un nébari bien démarré et un tronc déjà un peu plus conséquent que si vous partez de graines.
Mais cela dépend aussi du style d’arbre que vous souhaitez former. En partant de jeunes plantes (achetés ou semés), vous pourrez aisément former vos arbres dans des styles qui ne seront certainement pas accessible avec les autres techniques de multiplication évoquées plus haut.
Un exemple : pour faire des courbes prononcées sur un Acer palmatum n’attendez pas que celui-ci s’épaississe sinon attention la casse. Les troncs fins sont flexibles mais pas au delà de un an (voire deux). Si vous voulez tenter de créer de petits Juniperus tortueux au courbes aigus, je vous conseille de procéder par boutures et de les courber directement avec un fil au moment même de la mise en bouture. Au bout d’un an, appliquer de nouvelles courbes sur les parties nouvellement poussées.
Ces exemples simples montrent pourquoi il peut parfois être intéressant de commencer avec de très jeunes plants. Mais tous cela est une autre histoire dont on pourra reparler plus tard.
Apprendre la mise en forme avec un plant de pépinière
Parallèlement aux séries et pour ne pas vous ennuyer et devenir monomaniaque du juniperus ou de l’érable. Prenez le temps de parcourir les pépinières et jardineries autour de chez vous. Il est parfois possible d’y dénicher un sujet un peu plus âgé et un peu plus épais que vous pourrez former en bonsai en éliminant les branches superflues, celles qui montent, celles qui descendent, celle qui croisent le tronc, celles qui démarrent au même endroit ou bien les trop basses.
En effectuant cette taille de sélection ainsi qu’un rempotage rapide dans un pot bonsaï (un peu plus grand que nécessaire) en fin d’hiver, vous appréhenderez dès maintenant différentes phases de la création d’un bonsai et commencerez à appliquer ce que vous aurez appris en atelier et/ou en travaillant votre série d’arbre.
Le résultat dépend essentiellement de votre choix de départ. Ce n’est pas évident mais c’est un apprentissage essentiel pour devenir bonsaï-ka.
Et chez les pros du bonsai ?
Si vous avez quelques notions d’horticulture, une expérience avec le jardinage et les plantes en général, rendez-vous chez un pro du bonsaï et offrez vous un bonsai déjà un peu plus avancé et avec du potentiel. Le travail que vous ferrez dessus ne sera pas vain et vous apprendrez encore d’autres choses. Dans tous les cas, les professionnels du bonsai seront toujours de bons conseils pour vous aider à rentrer dans le monde du bonsaï et à vous faire aimer les arbres nains.
Pour conclure, je dirais : ne vous limitez pas mais ne vous éparpiller pas non plus. Ne multiplier pas les espèces ni les arbres au risque de vous perdre ou de ne pas avancer, et surtout que vos bonsai stagnent, n’évoluent pas.
Ping : Les idées reçues à propos des bonsai : origine, arbre d'intérieur, ...